L’académie comprend l’école spéciale militaire, l’école militaire interarmes ainsi qu’une nouvelle entité à part entière, jusqu’ici simple filière: l’école militaire des aspirants.
Les écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan), destinées à former les futurs cadres de l’armée de Terre, sont regroupées à partir de ce jeudi au sein d’une «académie», dont l’enseignement est censé mieux préparer les élèves-officiers à la dureté des conflits futurs.
«Notre objectif est de donner au pays des jeunes de 25 ans capables d’affronter la plus dure adversité avec la plus grande maturité possible, de décider et d’assumer leurs actes, pour mieux les préparer aux engagements de haute intensité qui se profilent», sur fond de compétition durcie entre États, de l’arrivée de robots sur le champ de bataille, de cyberattaques et de campagnes de désinformation, fait valoir le commandant des écoles de Saint-Cyr, le général Patrick Collet.
«Il faut gagner les guerres de demain avec les jeunes d’aujourd’hui», dont il faut «forger les caractères» pour renforcer leur «épaisseur humaine», dans une société marquée par la «méconnaissance de plus en plus profonde du monde de la guerre», mais aussi par «l’individualisme et l’hyperconnexion», résume-t-il.
Dans un souci de «placer au coeur de la formation une réflexion profonde sur le métier des armées, le rapport à la mort, le lien entre armée et Nation», une nouvelle division de l’enseignement académique sera dédiée à la «culture militaire et art de la guerre», en sus de l’apprentissage des sciences de l’ingénieur et des sciences humaines, explique le général. L’enseignement mettra par ailleurs un accent particulier sur le développement de quatre qualités caractéristiques du métier d’officier: «la combativité», «l’intelligence», «l’humanité» et «l’autorité».
Une nouvelle entité à part entière: l’école militaire des aspirants
L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, qui voit officiellement le jour ce jeudi, regroupera l’école spéciale militaire (entrée sur concours à 20 ans après une classe préparatoire, 3 ans de scolarité), l’école militaire interarmes (EMIA, sur deux ans, recrutement en interne parmi les sous-officiers) ainsi qu’une nouvelle entité à part entière, jusqu’ici simple filière: l’école militaire des aspirants, destinée à accueillir pendant un an des jeunes diplômés d’université appelés à devenir officiers sous contrat.
Cette filière, ainsi valorisée, permet notamment de recruter de précieux officiers spécialistes, explique le général Frédéric Hingray, directeur des ressources humaines de l’armée de Terre. «Il y a aujourd’hui des métiers que nous ne savons pas générer nous-mêmes», comme des data-analystes, explique-t-il. De nombreuses passerelles lieront les trois écoles pour intensifier les échanges entre élèves-officiers de différents profils.
Les écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan comptent environ 10% de femmes dans leurs rangs. «J’ai un objectif: banaliser la mixité», assure le général Collet, tout en saluant une «évolution des mentalités». «Quand je suis arrivé dans mon régiment, il n’y avait aucune femme. Depuis deux ans, le major de l’École spéciale militaire est une femme».
Source : etudiant.lefigaro