Des responsables russes ont adressé des mises en garde, mercredi, au logiciel de visioconférences américain Zoom, accusé d’avoir cessé de vendre ses produits au secteur public russe, notamment au gouvernement, aux entreprises publiques et aux universités.
«Si Zoom prend une telle décision à l’égard des agences gouvernementales et des entreprises publiques, alors il est possible de bloquer ce service sur le territoire de notre pays en tant que mesure réciproque et symétrique», a grincé Alexandre Bachkine, membre Conseil de la Fédération, Chambre haute du Parlement, cité par l’agence Ria.
Le quotidien russe Kommersant a rapporté mercredi avoir pris connaissance d’une lettre dans laquelle Zoom aurait retiré à son distributeur russe le droit de vendre son logiciel aux agences gouvernementales et aux entités qui leurs sont liées.
L’authenticité du document a été confirmée au journal par Andreï Petrenko, patron de ce distributeur, RightConf, tout en précisant que les contrats existants se poursuivraient et que la mesure s’appliquait aux pays de la CEI, regroupant la plupart des ex-républiques soviétiques.
D’autres voix russes se sont élevées contre cette mesure, tout en affirmant que la Russie pouvait se passer de Zoom, dont les services sont devenus extrêmement populaires comme partout dans le monde à la faveur de la pandémie, des mesures de confinement, de télétravail et d’enseignement distanciel.
Le ministre russe de l’Éducation, Sergueï Kravtsov, a déclaré que la Russie s’était récemment dotée du logiciel «Sphérum»: «Nous sommes donc prêts pour toute situation (…) le système éducatif ne dépend d’aucun logiciel en particulier», a-t-il affirmé, cité par l’agence TASS.
L’agence atomique d’État Rosatom a elle déclaré à Ria que «l’industrie nucléaire russe utilise sa propre plate-forme fermée interne pour les communications». Selon plusieurs experts cités dans la presse russe, Zoom a pu décider de limiter ses opérations en Russie de peur d’être touché par les sanctions américaines contre Moscou.
Source : lessentiel.lu